Dans un article paru avant-hier, Patricia Hangar, conseillère en formation continue, nous expliquait en quoi consistent les nouvelles formations numériques du GRETA Sud Aquitaine. Elle nous explique aujourd’hui en détail comment le TANu fait partie intégrante de ces formations.
TANu : Vous avez fait passer le TANu aux candidats à des formations de votre nouveau Pôle numérique. Pouvez-vous nous dire quels étaient vos objectifs et comment cela s’est déroulé ?
Lorsque des candidats à une formation se présentaient à nous en disant : « J’aimerais bien être webmaster ou faire du web marketing » ou d’autres formations en rapport avec le numérique, nous ne savions pas si ces personnes avaient les prérequis pour se former à ces métiers là. C’est à dire une culture générale, une appétence et une forte curiosité pour tout ce qui touche au numérique. Jusqu’alors nous avions du mal à évaluer cette « culture numérique » chez nos candidats. Le TANu nous est donc apparu comme l’outil idéal pour évaluer la curiosité et la culture numérique des personnes qui veulent aller vers ces formations-là.
Suite à un appel d’offre de la région Nouvelle Aquitaine, qui nous a permis de proposer des formations spécifiques, nous avons eu à sélectionner des candidats sur nos 3 agences de Pau, Dax et Bayonne. Nous avons fait passer le TANu à toutes les personnes qui souhaitaient intégrer une formation en lien avec le numérique. Puis nous avons adapté le reste de l’entretien en fonction du métier visé. Par exemple pour les formations de Développeur Informatique, nous avons complété l’entretien et le passage du TANu par un test de logique; car c’est une formation qui requiert une bonne culture numérique et une bonne dose de logique.
Le TANu nous a permis de prendre en compte le niveau et la culture numérique des candidats potentiels pour toutes les formations du pôle numérique Sud Aquitaine.
Le TANu a également permis à certains des prétendants de se rendre compte de leurs lacunes ; ils ont pu s’apercevoir qu’ils avaient encore beaucoup de connaissances à acquérir. Ce n’était pas un critère pour ne pas les prendre, mais une base pour converser avec eux.
Le TANu nous servira également en fin de formations, pour vérifier l’évolution des connaissances des étudiants : pour nous afin d’évaluer l’efficacité des formations, mais également pour la personne formée, pour se rendre compte du chemin parcourut ou qui lui reste à parcourir.
Le TANu a donc deux grandes utilités : lors de la sélection, pour conseiller au mieux les personnes intéressées par nos formations et en fin de formation, pour évaluer le progrès des personnes formées.
TANu : Le TANu peut-il vous intéresser au-delà des formations en lien avec le numérique ?
Tout à fait. Le TANu nous intéresse aussi pour d’autres formations dans le tertiaire. Je pense particulièrement aux formations administratives en BTS et autre. Le TANu permettrait aux formateurs d’évaluer les connaissances des étudiants dans le numérique, et de valoriser ces compétences sur un CV, par exemple. Un peu comme d’autres mettront en avant leurs résultats au TOEIC, lors de leur recherche de stage et d’emploi.
TANu : Quand vous dites formations administratives en BTS, cela correspond à quel type de poste ?
Ce sont des assistant(e)s de gestion PME/PMI par exemple, ou des assistant(e)s managers. Dans les deux cas, la part du numérique dans le métier sera importante. Faire passer ces tests aura autorité de validation de compétences dans un CV. En même temps, cela aura l’avantage de faire découvrir le TANu aux entreprises, qui en ont probablement besoin pour mieux connaitre et guider leurs propres salariés.
TANu : En quoi la transformation numérique impacte-elle le GRETA ?
Pour nous au GRETA, l’usage du numérique dans le quotidien est important. Et bien évidemment, cela a des répercussions sur la sécurité des données, la circulation des dossiers, notre réactivité… Le numérique nous amène à d’autres organisations de travail, comme par exemple le télétravail. Finalement le numérique a des répercussions sur des aspects du métier, qui s’étendent bien au-delà du numérique !
TANu : À combien de personnes au total avez-vous fait passer le TANu ?
Dans un premier temps, à environ 200 personnes.
Nous prévoyons de tester à nouveau les personnes en formation afin de mesurer l’impact de la formation et de noter la progression des compétences pour ceux qui sont dans une formation sur le numérique. De plus, nous planifions également de faire passer ce test aux BTS de filières tertiaires.
Nous aurons également des journées portes ouvertes ou nous proposerons des animations autour de TANu pour l’offrir à celles et ceux qui souhaitent se tester, afin de s’autoévaluer et de mieux se préparer à la carrière qu’ils souhaitent suivre.
TANu : Revenons-en à l’utilisation du test en tant qu’outil de mesure de progression : cela veut dire qu’il permet aux formateurs d’adapter leur formation en fonction des profils de ceux qui l’ont passé ?
Oui, le TANu va nous servir à mesurer les progrès tout au long du parcours formation. L’étudiant doit pouvoir voir ses progrès. Et nous utilisons pour cela le TANu, car le propre du TANu est d’être « vivant ».
Et c’est pour cela que nous l’apprécions car il permet de montrer aux personnes formées que dans ces métiers-là, il faut être curieux, que rien n’est figé et que tout évolue très vite. Les choses ne s’arrêtent pas une fois le diplôme en poche.
Le fait même que le test évolue en fonction de l’actualité est une façon de montrer que cela ne s’arrête pas : on cherche toujours des infos, on va plus loin.
Nous disons toujours à nos étudiants qu’ils vont finir avec un diplôme mais que c’est à ce moment-là que tout commence ! Si le développeur n’est pas curieux et qu’il ne fait pas de travail de veille, il est professionnellement « mort » au bout de deux ans. Et dans tous les métiers du numérique, c’est la même chose !
Je trouve que le TANu est véritablement un moyen d’améliorer sa veille et sa curiosité, car c’est un outil qui évolue et que l’on peut intégrer dans tout le parcours de l’étudiant. Les questions changent, c’est ça qui est pertinent. Jusqu’à présent, nous n’avions que des tests de logique et de culture, mais figés donc insuffisants.
TANu : Votre vision de l’outil qui pousse à chercher l’information est intéressante !
C’est un outil idéal car c’est un outil de veille en soi et car il a trait à la culture. Cela pousse l’utilisateur à rechercher l’information.
Sans oublier qu’il permet de faire bouger la formation. Bien sûr, lors d’une formation, tous les étudiants acquièrent des compétences. Mais le TANu va proposer d’autres éléments sur des nouvelles connaissances à acquérir, qu’ils vont soit découvrir lors de la formation ou qu’ils auront à chercher par eux-mêmes.
TANu : Le mot de la fin Patricia …
Dans toutes les formations, qu’elles portent sur le numérique ou pas, ce qui est souhaitable au-delà du fait qu’elles doivent être le plus adaptées possibles à la demande et au marché de l’entreprise, c’est de mettre très rapidement l’étudiant dans une position d’acteur.
Nos pédagogies sont pour cela « inversées » : on part de situations professionnelles et on amène vers la théorie. Et nous multiplions autant que possible les activités pédagogiques pour que l’étudiant devienne curieux et autonome dans sa recherche d’informations. Il faut donc trouver des moyens et des supports pédagogiques qui permettent cela. Le TANu en fait partie.
Merci beaucoup à Patricia Hangar du GRETA Sud Aquitaine pour toutes ces précisions.
Si vous aussi vous souhaitez utiliser le TANu dans vos formations, vous trouverez plus d’infos ici.